Plein gaz sur les groupes tracteurs

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Le tracteur, représente souvent une image forte de l’agriculture, et prend une place importante dans les exploitations agricoles, tant les opérations mécanisées sont nombreuses. Alors, peut-on partager l’utilisation d’un tracteur ? Pourquoi le faire? Comment s’organiser ?

Journée groupe tracteur Cuma

Pour répondre à ces questions, la Fédération des Cuma de l’Aveyron, avec l’appui important des Cuma locales de Luc-Lax et de Flavin, de la mairie de Luc Primaube, a organisé mardi 26 septembre 2023, une journée intitulée « 180 tracteurs en Cuma et moi, et moi, et moi ? ».

Plus de 300 personnes sont venues s’informer et échanger sur le tracteur en Cuma, sous toutes ses facettes.

Une matinée studieuse

Organisée sous forme d’ateliers, la matinée abordait successivement toutes les étapes de la vie d’un groupe « tracteur » : émergence et conduite du projet, organisation des chantiers, impact pour l’agriculteur. Différents témoignages d’adhérents et de responsables de Cuma ont permis de mesurer concrètement pourquoi un agriculteur adhère à un groupe tracteur en Cuma.

Nicolas, éleveur en GAEC avec son frère, fait appel au service tracteur et salarié de la Cuma de PRADES CANET. Un de leur objectifs lors de leur installation il y a 5 ans  « c’était la qualité de vie ».  Et sur le plan économique, leurs choix se révèlent intéressants. Les études de coûts de production présentés par le service référence de la chambre d’agriculture et le CER montrent que cette forme d’organisation est tout aussi performante au niveau technico-économique que des exploitations équipées individuellement. D’autres aspects sont à prendre en compte, notamment le lien créé par les échanges de matériels et les réunions de la Cuma. Dans certains secteurs, « ceci permet de renforcer les liens et  de rompre l’isolement » précise Jonathan, installé depuis 5 ans à Combret dans le Sud Aveyron.

D’autres agriculteurs ont partagé leurs expériences, pour confirmer la diversité des formes d’organisation, ou la conduite du tracteur est assurée par les adhérents eux-mêmes, ou dans le cadre de l’entraide ou par un salarié de la Cuma. La preuve par l’exemple étant donnée, la preuve par le nombre fait sens puisque 120 Cuma proposent un service avec un ou plusieurs tracteurs, soit plus de 180 tracteurs dont l’utilisation est partagée !

Un après-midi aux champs

Un après-midi au champ Un des enjeux du collectif est également de pouvoir partager le progrès, car le tracteur est aussi aujourd’hui un concentré de technologies High-Tech, que tout le monde ne peut nécessairement s’offrir seul. Les concessionnaires, partenaires de cette journée, ont déployé les grands moyens pour présenter les dernières innovations autour de 3 thématiques, la préservation de sols, les nouvelles technologies, les nouvelles énergies et l’éco conduite.

Après les présentations techniques, les tracteurs ont évolué sur la parcelle de démonstration, grâce à des dispositifs comme l’autoguidage par GPS.

Autres nouveautés, la communication à distance, les informations de l’ordinateur du tracteur sont disponibles sur ordinateur ou smartphone afin de collecter toutes les données d’utilisation du tracteur, et également les travaux réalisés antérieurement. Ils offrent aussi la possibilité de planifier des tâches et des réglages avant un chantier, à l’image de ce qui existe dans le domaine de la robotique…

Concernant la préservation des sols, la présence de tracteurs à 4 roues égales, de l’entrainement à chenilles sur les modèles de forte puissance, de systèmes de télé gonflage (modification de la pression de gonflage des pneumatiques depuis le poste de conduite), vont dans le sens d’une meilleure prise en compte du tassement des sols. Les nouvelles énergies, bio méthane ou électriques, pointent leur nez sur les tracteurs ou les chargeurs télescopiques. A noter la présence d’un banc d’essai moteur, qui permet de vérifier les performances de tracteurs en service, et de disposer d’informations pour adopter une conduite économe. 

Les établissements d’enseignements agricoles ont répondu présent à l’invitation de la FDCUMA, en mobilisant plusieurs classes d’élèves afin qu’ils prennent connaissance des nouveautés technologiques dont l’utilisation peut être partagée. C’était également l’occasion pour les jeunes  de découvrir et de promouvoir la richesse du travail en collectif et le principe de l’entraide avec ses voisins. 

 

Les ateliers du matin ont suscité la réflexion